Un pas supplémentaire a été franchi dans l’étude de l’anosmie liée à la Covid-19

De l’observation de l’évolution des troubles olfactifs aux troubles neurocognitifs.

Le 15 novembre dernier le fonds de dotation PerFumum a eu l’honneur de participer à une visite du Musée Louis Pasteur situé sur le campus de l’Institut-Pasteur à Paris. Les chercheurs soutenus par le fonds de dotation, réunis pour l’occasion, en ont profité pour nous faire un point sur leurs avancées.

La perte de l’odorat est très handicapante dans la vie de tous les jours, et s’associe souvent à des troubles neurocognitifs ou de l’humeur. Plusieurs études ont également par le passé suggéré un lien entre troubles olfactifs et maladies neurodégénératives et en particulier la maladie de Parkinson. Il est donc particulièrement important d’explorer ces troubles.  

Les infections des voies respiratoires supérieures sont la cause la plus commune de perte de l’olfaction. Si dans la plupart des cas, la récupération olfactive est l’affaire de quelques jours, une minorité de cas souffre d’une altération olfactive persistante. En général, les patients anosmiques mettent de 1 à 3 ans avant de retrouver un odorat normal, certains ne retrouvant même jamais l’olfaction. Toutefois plus l’anosmie est diagnostiquée tôt, plus la prise en charge a de chance d’aboutir rapidement à une amélioration voire à un rétablissement. Dès lors, l’observation de l’évolution des troubles olfactifs persistants chez les patients à la suite d’une infection par la Covid-19 est importante pour mieux les accompagner.

Un pas supplémentaire a été franchi, par notre équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur et de cliniciens de l’Hôpital Lariboisière (AP-HP) dans la compréhension du mécanisme de l’anosmie persistante liée à la Covid-19. 

En effet, après la découverte de l’association entre la perte durable de la fonction olfactive et la présence d’une infection virale récurrente dans l’épithélium olfactif pour les patients atteints de Covid-19, l’étude soutenue par le Fonds de dotation Per Fumum, va désormais plus loin en travaillant aussi sur le rapport entre olfaction et cognition. 

Dans le cadre des troubles olfactifs persistants après une infection par la Covid-19, 3 questions se posent :

  • Quelles sont les causes de ces troubles ?
  • Comment évoluent-ils au cours du temps ?
  • Sont-ils associés à des troubles cognitifs ? 

Pour y répondre, les chercheurs de l’Institut Pasteur vont mener l’étude ETOC en collaboration avec le service d’exploration fonctionnelle ORL de l’hôpital Lariboisière. Ensemble, ils proposent d’enregistrer l’activité cérébrale suivant la perception d’une stimulation olfactive chez des patients souffrant de Covid-long suivis dans le service. Ces enregistrements seront réalisés en utilisant un olfactomètre associé à un électro-encéphalogramme (photo ci-contre).

Olfactomètre associé à l’électroencéphalogramme

L’étude ETOC vient de recevoir l’avis favorable du Comité de Protection des Personnes Sud-Méditerranée II. Ce projet va donc pouvoir commencer dès janvier prochain.

Cette approche novatrice est également au cœur du développement d’un futur projet impliquant l’équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur et soutenue par le Per Fumum en collaboration avec des centres hospitaliers parisiens. Ce projet cherche à explorer la relation entre l’altération de la conscience et la perception olfactive.

Pour plus d’informations :

Équipe de Recherche :  https://research.pasteur.fr/fr/team/perception-and-memory/

Étude ETOC : https://research.pasteur.fr/fr/project/socset-studying-olfactory-and-cognitive-symptoms-evolution-in-long-covid-patients/
Article Scientifique : Neurological Manifestations Associated with SARS-CoV-2 Invasion of the Autonomous Nervous System :  https://doi.org/10.33696/immunology.3.107

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